BAUVIN Samedi 18 octobre 2014 Salle Léopold DUFOUR
Centième anniversaire de Monsieur BARBERY
Mesdames, Messieurs, chers amis,
Cher, très cher Monsieur BARBERY
Je suis à la fois heureux, ému et honoré de vous accueillir cet après-midi dans cette salle Léopold Dufour magnifiquement préparée par nos services municipaux et ornée d’une rétrospective installée par Nicole, que je remercie, qui nous amène immédiatement sur l’homme et instituteur qui est à l’honneur aujourd’hui.
Nous nous retrouvons aujourd’hui pour fêter l’anniversaire de Monsieur BARBERY . Le nombre de fois où il a pu fêter cette date du 14 octobre, pourrait rendre l’événement presque banal mais compte tenu qu’il s’agit du 100e nous tenions à solenniser l’instant.
Je ne peux que me réjouir de voir autant de monde devant lui : ses enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants, d’autres membres de sa famille, d’anciens collègues, des amis, des voisins, des élus municipaux, des aides à domicile, d’anciens élèves…
Ce moment que nous vivons ensemble, je dois vous avouer que je l’espérais depuis plusieurs années. Plus l’échéance de ces 100 ans de vie approchait et plus je me réjouissais à l’idée de mettre à l’honneur M. BARBERY non seulement en tant que maire mais aussi, mais surtout en tant qu’ancien élève de cet instituteur, de ce maître qui m’a marqué à jamais.
Alors, si vous le voulez bien (et c’est une façon de parler parce que même si vous ne le voulez pas, je le ferai quand même) c’est le maire d’abord qui vous dit sa fierté de compter un centenaire sur la commune qu’il administre.
Une fierté partagée, n’en doutons pas, par le personnel médical et soignant qui l’accompagne régulièrement et par vous tous qui l’entourez aujourd’hui.
C’est le maire aussi qui vous dit son espoir de compter des centenaires de plus en plus nombreux sur notre commune car nous avons développé une grande ambition, pour les plus âgés d’entre nous envers qui toute une gamme de services et de prestations est dirigée : aide et repas à domicile, incitation à la vie associative, rencontre à domicile pour rompre l’isolement, construction d’une maison d’accueil pour personnes âgées,, bref, la politique du bien vivre doit être destinée à tous et votre forme physique et vos 100 ans, M BARBERY montrent que l’on vit bien dans notre commune et que l’on y vieillit bien.
Pourtant, votre vie n’a pas été un long fleuve tranquille.
Vous êtes né il y a 36 529 jours (en comptant les années bissextiles) à Annezin les Béthune où votre mère était évacuée avec son fils Gérard, ses parents, ses frères et sœurs.
Votre père ne les accompagne pas et pour cause, il est mobilisé et a été envoyé au front. Il combat lors de la bataille de la Somme et est tué en juin 1915 à la ferme de Touvent .Il compte parmi les 102 victimes militaires de Bauvin…. vous aviez 8 mois.
Votre mère, Adélaïde WILLEFERT, est contrainte de vous élever et de vous éduquer sans l’aide de votre père, mais avec le précieux concours de la famille WILLEFERT et particulièrement de votre oncle Fernand et de vos grands-parents maternels Jules WILLEFERT et Léontine BRETON tous originaires de Bauvin.
Votre frère Gérard né en 1913 décède, lui, à l’âge de 11 ans.
Le Pupille de la Nation que vous êtes trouvera son salut grâce à l’école. Il fallait être brillant élève pour devenir instituteur et vous l’avez été.
C’est en 1935 que vous êtes nommé à Bauvin.
C’est en 1937 que vous épousez Renée SEGERS, elle aussi, Pupille de la Nation
Comme sa mère, Madame BARBERY a été institutrice à Bauvin pendant toute sa carrière.
De votre mariage naîtront 2 filles et 1 garçon qui vous donneront 7 petits enfants et 13 arrière-petits enfants… jusqu’à ce jour.
Au total, c’est pendant plus d’un siècle que de nombreux jeunes Bauvinois ont été instruits par la famille BARBERY-SEGERS !
Le début de votre carrière est interrompu par la guerre mondiale, la deuxième, qui vous voit piégé par l’ennemi allemand dans la poche de Dunkerque. Cet épisode m’était inconnu jusqu’à hier….quand je disais que votre vie n’a pas été un long fleuve tranquille.
La suite de votre carrière est bien remplie, vos missions de maître d’école sont accomplies avec une rigueur, une exigence, et une motivation de tous les instants.
Très tôt, vous faites l’unanimité parmi vos collègues, vos élèves et leurs parents…Dans cette unanimité, j’intègrerai également Mme Barbery.
Les mots de M DELEFOSSE, alors directeur de l’école, à l’occasion de votre départ en retraite en 1970 indiquent à quel point votre départ s’apparente à une lourde perte pour l’école des garçons.
Votre sacerdoce de 35 ans à Bauvin s’est vu récompensé par l’attribution de la médaille d’argent des Amicales Laïques du Nord en 1953, puis vous êtes élevé au grade de Chevalier dans l’ordre des Palmes Académiques en 1965, ordre dans lequel vous êtes élevé au grade d’ officier en 1972 avec une remise officielle au Rectorat en 1973.
1970 devait être le début d’une ère nouvelle, loin des odeurs de craie, consacrée à une paisible retraite.
Hélas ! Cent fois hélas, votre épouse Mme BARBERY est victime d’un accident cardio vasculaire et devient hémiplégique.
Vous consacrez 25 ans de votre retraite à l’aider à vivre son lourd handicap… rien n’est facile pour vous.
Votre forme et votre volonté demeurent pourtant intactes au point de vous porter jusqu’à votre jardin du sentier des Courtieux où vous forcez l’admiration de vos voisins jardiniers, présents dans cette salle aujourd’hui.
Ce n’est que depuis quelques années que vous avez arrêté vos activités de jardinage et de bricolage.
A de nombreuses reprises, vos copains de jardin vous ont ramené chez vous en poussant votre lourde brouette remplie d’outils et de légumes.
Maintenant m’a dit Françoise, votre fille, il ne vous reste que la lecture et la certitude que vous êtes encore capable de bricoler, de jardiner et que vous êtes encore autonome.